Blog
Weed Végan
6 min

La Weed Est-Elle Végan ?

6 min

De nombreux engrais biologiques sont issus de produits dérivés d'origine animale. Ils ne sont pas très végan. Découvrez la culture véganique et à quel point il est facile de s'y mettre.

Un argument fort en faveur du cannabis est son efficacité en tant que médication. La weed bio, quand elle est consommée de la bonne façon, peut aider face à certains des pires problèmes médicaux connus de l’homme. Dans certaines circonstances, le cannabis peut apporter une excellente option de traitement.

Mais qu’en est-il de l’effet sur notre planète ? Le fait est que des décennies de pratiques agricoles et pétrochimiques néfastes et en monoculture ont été dévastatrices pour la terre. La culture du cannabis joue aussi un rôle dans ce cadre, avec les besoins énergétiques pour la culture en intérieur qui à eux seuls ont une énorme empreinte carbone.

Bon, la solution est simple ! Cultivons simplement en extérieur et en bio, non ? Malheureusement, c’est un peu plus nuancé que ça.

LE CANNABIS EST UNE PLANTE … COMMENT PEUT-ELLE NE PAS ÊTRE VÉGAN ?

Tranchez quelques tomates cerise et ajoutez quelques dés de feta. Incorporez de la roquette, de la laitue et des feuilles nourricières de cannabis issu de l’agriculture biologique. Rajoutez un filet d’huile d’olive. Juste une pincée de sel de mer et des graines de chia, puis mélangez le tout. Vous venez juste de vous préparer la meilleure Salade Végan Suprême de la Baie de San Francisco !

Encore une fois, désolé – pas forcément. Végétarien, c’est sûr, mais pas végan.

Voyons les choses plus en détail. Une alimentation végan est composée d’aliments qui ne sont pas issus de produits animaux. Le véganisme est donc une philosophie de nutrition et de vie en général. Elle diffère du végétarisme, dans le fait que les végétariens s’abstiennent juste de manger de la viande, mais consomment des œufs et des produits laitiers. Pour éviter la confusion, ils sont parfois appelés ovo-lacto-végétariens. Un végan, en revanche, ne consommera rien qui dérive directement ou indirectement des animaux par principe. Dans cette définition, un plant de cannabis peut ne pas être végan.

ENGRAIS NON-VÉGAN

La roquette et la laitue n’ont pas besoin de beaucoup plus qu’un peu d’engrais bio pour pousser sous forme d’un produit vert, luxuriant et savoureux. Mais les tomates et le cannabis, en revanche, sont des espèces exigeantes et à haute performance. Pour obtenir d’excellents rendements, il leur faut des nutriments supplémentaires.

Tout cultivateur bio aguerri aura un placard rempli d’un assortiment d’additifs naturels. Parmi lesquels on trouve des noms comme la farine d’os, la farine de plumes, la farine de sang et l’hydrolysat de poisson. Ces produits apparaissent sous une variation tournant autour du même nom, ou même avec un nom plus commercial comme « mélange au poisson », ou « thé marin ». Cependant, ils ont tous un dénominateur commun. Ils sont biologiques dans le sens où ils ne sont pas obtenus de manière pétrochimique, mais ils résultent néanmoins directement d’un élevage intensif.

La farine d’os est un déchet d’abattoir, séché et broyé en une fine poudre. La farine de sang n’est rien d’autre que du sang séché, principalement issu de vaches. Mais tout type de sang peut s’y retrouver, des abattoirs jusqu’aux usines d’emballage.

L’hydrolysat de poisson est l’équivalent marin. Tous les poissons non-commerciaux qui sont pris dans les filets sont rejetés, broyés et liquéfiés pour être versés dans une bouteille. Vu sous cet angle, la culture bio n’a plus l’air si « biologique » que ça.

CULTURE VÉGANIQUE DE WEED

Le fait est que les farines d’os, de sang et de poisson sont en réalité de fantastiques additifs testés et éprouvés. Ce n’est pas non plus un phénomène industriel récent. Au contraire, ces pratiques remontent à l’aube des temps. Savoir que semer du maïs au-dessus de têtes de poissons produit des résultats excellents dans un sol aux conditions moins qu’idéales est une connaissance antique. Qui remonte à l’époque où la pêche était encore une activité humaine durable.

À notre époque, ces pratiques ancestrales ont toujours de la valeur. Elles permettent de contrecarrer l’utilisation extensive de produits chimiques agressifs, en apportant des systèmes de production en masse bien plus sûrs et respectueux de l’environnement. Elles aident aussi à éduquer les paysans aux alternatives des engrais chimiques dangereux. Au final, les engrais marchent mieux, mais conceptuellement, ils sont toujours mauvais.

Le terme « véganique » marie les concepts du véganisme et de la culture biologique en un seul mot. De superbes performances améliorant les cultures peuvent être obtenues en ajoutant des engrais non-issus de produits animaux. Il s’agit juste de comprendre la différence.

IMPACT GLOBAL

Les carburants fossiles et la production animale sont les deux principaux contributeurs au réchauffement global et à la déforestation. Ils sont responsables de 60 % des émissions humaines à effet de serre ! Un chiffre dévastateur. Donc, par essence, cultiver de la weed véganique aide aussi à soigner notre planète, pas seulement notre corps. Les aliments à base végétale issus de la weed véganique sont garantis sans produits animaux. C’est beaucoup plus durable, et physiologiquement, c’est beaucoup plus sensé que les méthodes traditionnelles.

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE LA CULTURE VÉGANIQUE

Il n’y a pas d’inconvénient majeur à la culture véganique. C’est juste que, par le bouche à oreille et la disponibilité, les farines animales ont gagné en dynamisme dès leur première introduction. Le sang des vaches était facile à trouver dans les années 1940. Mais le varech était incroyablement difficile à trouver si vous viviez loin des côtes.

De nos jours, les choses ont changé. De même qu’auparavant on remplissait ses placards avec des farines animales tout en apprenant à cultiver biologiquement avec, on peut faire la même chose avec la culture véganique. Rien ne change vraiment. La seule différence majeure est que c’est une transformation de plante à plante. En fait, quand elle est réalisée correctement, la culture véganique est 100 % biodisponible pour la plante. Théoriquement, cela signifie que rien n’est gaspillé. Les farines animales prennent parfois du temps pour être décomposées et nécessitent un considérable effort pour la vie microbienne dans le sol. Elles laissent aussi des résidus qui ne peuvent pas être rincés, qui affectent le goût et chargent le sol. Les apports nutritifs véganiques n’ont pas cet inconvénient et n’exercent pas de stress sur le sol.

Il n’y a aucune perte dans la production des fleurs, la puissance ou la teneur en CBD. Les saveurs sont les mêmes. Certains pourraient avancer qu’en raison du travail physiologique plus faible nécessaire pour traiter les nutriments véganiques, de plus gros rendements peuvent être atteints. Aucune conclusion définitive à ce niveau, mais la culture véganique ne devrait avoir aucun impact négatif sur votre jardin.

Voici quelques exemples de variétés véganiques réussies :

Veganic Strawberry Cough – 1ère place, High Times Seattle, 2013
Veganic Rosin extraite d’une Strawberry Banana Flower - 1ère place, High Times Prix Médical Hasch Sans-Solvant, 2016
Veganic Dragon Balm - 2ème place, Medical Topicals, 2016
Veganic L.A. Confidential – 2ème place, Meilleure Indica, 2016
Veganic Ghost Train Haze – 2ème, Meilleure Sativa, 2016

Et la liste ne s’arrête pas là.

Le seul réel inconvénient de la culture véganique est aussi valable pour la culture avec les farines animales : elle ne se prête pas bien aux installations purement hydroproniques. Le coco est parfaitement gérable, mais il est recommandé de jeter les eaux d’écoulement. Malheureusement, les systèmes DWC/RDWC sont très compliqués à gérer. De gros seaux et réservoirs d’eau sont aussi exposés aux risques de bactéries anaérobiques.

Autre argument contre la culture véganique, la disponibilité des produits commerciaux. Il s’agit de la dernière tendance à faire surface, vous pourriez donc avoir besoin de creuser un peu. En plus de préparer votre propre thé de compost, il existe une poignée de produits en bouteille qui ne sont pas encore très connus. Trouver ces produits peut demander des efforts, mais rien à voir avec la difficulté de trouver du varech si vous habitiez à la montagne dans les années 1940. Et avec le temps, il sera de plus en plus facile de cultiver de manière véganique.

Adam Parsons
Adam Parsons
Journaliste, auteur et rédacteur professionnel spécialisé dans le cannabis, Adam Parsons est un membre de Zamnesia depuis un certain temps. Chargé de couvrir un large éventail de sujets allant du CBD aux psychédéliques et tout ce qu’il y a entre les deux, Adam crée des articles de blog, des guides et explore une gamme toujours plus importante de produits.
Actualités Faits
Recherche par catégories
ou
Rechercher