Un Regard Détaillé Sur L’Histoire Des Champignons Magiques

Étude En Profondeur : Applications Historiques, Culturelles Et Religieuses Des Champignons Magiques

Adam Parsons
Adam Parsons
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Pour une plante si exceptionnelle dans de nombreux aspects, les champignons magiques sont de nos jours traités avec un manque de respect qui frise le blasphème. Rien que le nom: champignon magique. On dirait un personnage secondaire sorti tout droit d'un film Harry Potter. Champignons, champis, psilo, têtes chauves et champignons des fous, aucun de ces noms ne peut rivaliser avec la grandeur et la révérence du Teonanáctl des Incas (la chair des dieux), du grec ancien Ambrosia (la nourriture des dieux) ou du Soma des Védas en sanskrit.

Peut-être est-ce dû à un mépris des champignons en général : ils poussent dans la corruption, la décomposition ou la bouse de vache. La mycophobie semble ancrée dans bien des cultures, chacun étant prévenu dès un jeune âge des dangers des champignons. Ou peut-être est-ce l’association exagérée des champignons aux excès des hippies des années 60 par les médias. Tout ceci n'est qu'illusions.

LA SCIENCE DES CHAMPIGNONS MAGIQUES

Commençons donc à regarder de plus près ces hallucinogènes, enthéogènes ou comme vous voudrez les appeler, avec la froideur d'une approche toute scientifique et botanique. A peu près 150 espèces du règne des Fungi ont été identifiés comme ayant des effets psychotropes, la majorité appartenant au genre Psilocybe, du grec "psilos" (nu) et "kub" (tête).

Ce n'est que grâce aux rapports des cérémonies champignons (veladas) dans la région Oaxa au Mexique en 1950 que les laboratoires pharmaceutiques ont commencé à s'y intéresser. Ils ont découvert les principaux agents psycho-actifs dans les champignons magiques et les ont récréés par synthèse.

Les principaux ingrédients actifs dans tous les champignons psilocybes sont la psilocybine et la psilocine (et dans une moindre mesure la baéocystine, la norbaéocystine et au moins 30 molécules complexes trouvées à l'état de traces). La psilocyne est instable et se décompose quand le champignon est séché, alors que la psilocybine dure bien plus longtemps (un champignon vieux de 115 ans a révélé en contenir encore ). La psilocine et la psilocybine font partie de la tryptamine et ressemblent fortement au neurotransmetteur sérotonine et leur effet principal, comme avec le LSD, semble impliquer l'inhibition de la sérotonine.

Le Dr. Franz Vollenweider, de Hôpital Universitaire Psychiatrique de Zurich en Suisse, a reçu le premier prix Heffter pour une Recherche Clinique Brillante en 1997 pour son étude révolutionnaire qui utilisait le PET (Positron Emission Tomography) pour regarder les fonctions du cerveau des sujets sous l'effet de la psilocybine. Il a découvert que certaines structures du cerveau étaient activées ou supprimées durant les états de conscience alternatifs.

USAGE TRADITIONNEL

USAGE TRADITIONNEL

La plupart des connaissances sur l'utilisation des champignons magiques vient du nouveau monde. En Amérique Centrale et du Sud, l'utilisation des champignons psilocybes (et d'autres hallucinogènes) était courante depuis le Paléolithique jusqu'à l'arrivée des espagnols qui, au nom de la foi catholique et avec l'usage sans limite de l'épée ont interdit l'usage de ces substances.

Les "Pierres champignons" du Mexique, des personnages dansants vêtus de chapeuax champignons, ont été datées de -1000 à -500 avant JC. Plus tard, les Aztèques avaient un dieu pour les enthéogènes, ou "plantes libérant le dieu intérieur" : Xochipilli, le prince des fleurs. Il était le divin patron des rêves fleuris, comme les aztèques appelaient leurs transes rituelles hallucinatoires.

Le manuscrit du Codex Vienna mixtèque (13ème-15ème siècle) décrit l'usage rituel du teonanácatl par les dieux mixtèques. Le dieu connu comme 7 fleur (son nom est représenté en pictogrammes par sept cercles et une fleur) était le dieu mixtèque des plantes hallucinogènes, en particulier le champignon divin, et est dépeint avec une paire de champignons das la main.

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Certains explorateurs ethno-botanistes victoriens comme Richard Evan Schultes ont écrit sur l'usage par les américains natifs de postions et poudres psychédéliques, et la mescaline est devenue populaire parmi un petit cercle élitiste d'intellectuels occidentaux au début du 20ème siècle.

Mais il a fallu attendre 1957 et le banquier de Wall Street Gordon Wasson et sa femme Valentina pour avoir un compte rendu détaillé dans le magazine Life de l'existence des survivances des cultes du champignon au Mexique, permettant l'essor des recherches modernes sur leur usage rituel ailleurs dans le monde.

Des preuves physique de la consommation de champignon dans le vieux monde viennent des peintures rupestres datant de 10 000 avant JC dans le plateau de Tassili en Algérie saharienne, avec des champignons anthropomorphes dansants. De l'art de l'âge de pierre en Europe du Nord dépeint des motifs de champignons et on a retrouvé des récipients de l'âge de bronze comportant des motifs en relation avec les champignons.

LE PASSÉ PAÏEN EUROPÉEN PERDU OU EFFACÉ

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Un des universitaires en pointe de l'étude des champignons en Europe, Jochen Gartz de l'Université de Leipzig, note dans son ouvrage "Magic Mushrooms Around the World" qu'il est improbable que les populations natives américaines connaissent bien plus de substances alternant l'état de conscience que les peuples européens ou asiatiques.

Les preuves botaniques révèlent la présence d'un nombre similaire de plantes hallucinogènes et de fungi, et il est peu probable que les cultures européennes aient moins de connaissance sur les plantes et champignons locaux que les autres peuples du monde. La connaissance a sûrement été perdue ou détruite il y a des centaines d'années, conclut Gartz.

Il assure que des traces de ce passé sont présentes dans les contes qui font état d'usage rituels des champignons qui se sont propagés dans les mythes et légendes. L'aspect le plus connu est l'usage des chamans sibériens des champignons (blanc et rouge) amanite pour entrer dans le monde des esprits, étant tenu comme la source du mythe du Père Noël.

Gartz cite également Bwyd Ellyon, un champignon magique considéré comme un met de choix dans les contes de fées gallois, et la coutume suédoise encore vivace de jeter des champignons vénéneux dans les feux pour affaiblir les mauvais esprits lors des célébrations du solstice d'hiver.

Certains rapports écrits, parvenus à nous depuis la fin du Moyen Age, font état de champignons psychoactifs qui provoquent la folie. Clusius (1525-1609), un physicien et un botaniste, a découvert que "bolond gomba", un champignon connu en Allemagne sous le nom de Narrenschwamm ou Champignons des fous, était utilisé dans les régions rurales dans la préparation de philtres d'amour. Les "Champignons des fous" ont aussi été repérés dans la même époque en Slovaquie, Pologne et Angleterre.

Wasson note aussi que l'usage des champignons est invariablement dissimulé, effacé masqué codé dans l'étymologie. Toute la connaissance était orale avant les scribes chrétiens, qui ont pu censuré leur transcription des mythes et légendes. Wasson croit que des indices ont quand même pu se glisser à travers la censure.

LES CHAMPIGNONS MAGIQUES ET LES RACINES DE LA RELIGION

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Se basant sur l'étude littérale des textes survivants, Wasson affirme que la Soma des peuples védiques de l'Inde incluait des champignons magiques. Dans la Quête de Perséphone, il va même jusqu'à affirmer que la civilisation Mycénienne a commencé par un voyage hallucinatoire dû aux champignons, celui-ci étant un ingrédient de l'Ambroisie de Dyonisos. Porphyrius, le poète du 4ème siècle, se réfère aux champignons comme étant "les enfants des dieux", leur consommation devenant alors un acte quasi-cannibale permettant de libérer son pouvoir afin d'expérimenter le divin.

La lutte de pouvoir idéologique entre les restes du paganisme et le christianisme a engendré une répression agressive et une éradication des coutumes pré-chrétiennes. En 1970, John Allegro, un membre de la première équipe de chercheurs des Manuscrits de la Mer Morte, a été relégué dans l'oubli académique pour avoir suggéré que le christianisme tient ses origines dans un culte moyen-oriental lié aux champignons.

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Plus récemment, l'ethno-botaniste respecté Terrence McKenna a émis l'hypothèse que les spores de champignons aient dérivé depuis l'espace interstellaire jusqu'à la Terre, où ils ont co-évolué avec l'espèce humaine, jusqu'à amorcer le développement de l'intelligence humaine, en particulier les langues et le développement spirituel.

Aujourd'hui, nous nous trouvons certainement à la fin d'un climat historique, socio-politique vicié qui se dressait contre les hallucinogènes. Dans ce contexte, les substances alternant l'état de conscience ont été fourrées dans le même sac et interdites, que ce soit pour la recherche scientifique, l'usage spirituel ou récréatif.

ALORS, QUELS SONT LES EFFETS?

Difficile de décrire "l'expérience champignon" ... La plupart du vécu est ineffable, c'est à dire difficile à décrire par des mots, mais essayons quand même. En général il faut attendre de 15 à 20 minutes pour ressentir les premiers effets après avoir consommé des champignons : une sensation de chaleur et de fonte, avec des soudains accès de rire incontrôlables et immodérés qui peuvent frôler l'hystérie.

Un émerveillement enfantin peut vous saisir, avec une perception visuelle qui devient plus pure, plus fraîche. Les mouvements sont ressentis comme plus élastiques, la visualisation derrière les yeux fermés est facile, les lignes droites semblent se courber et il peut y avoir une forte identification avec les gens et les plantes/animaux. La sensibilité au rythme, à la musique et à la danse est accrue.

Les pensées semblent surgir sur plus d'un niveau à la fois. L'approche linéaire de la pensée ordinaire est remplacée par une approche plus holistique, intuitivement holographique qui semble permettre la compréhension de la réalité, un état que de nombreux observateurs décrivent comme proche du rêve et des autres fonctions du cerveau.

Les champignons sont plus visuels et métaphysiques que le LSD, plus profonds et sombres disent certains, plus agréables disent d'autres, mais pas autant violents que le LSD dans la révélation de possibles traumas enfouis. Pour ces raisons émotionnelles, il est recommandé de créer un environnement sûr et protecteur, et d'avoir un état d'esprit positif obtenu lors d'un préparation méticuleuse (du cadre et de l'environnement).

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Stanislas Grof, dans les années 1950, a analysé plus de 5 000 protocoles de prise de LSD pour tenter de trouver des symptômes communs qui seraient reportés à chaque fois, sans réussir. Selon lui, les substances hallucinogènes sont des "déclencheurs non-spécifiques causant une séquence d'état de conscience altérée, qui ne forme pas le syndrome de toxis psychosis. C'est plutôt la personnalité de l'individu, avec l'environnement qui façonne la nature de l'expérience hallucinatoire."

Un dosage élevé de psilocybine peut causer un délire douloureux, avec des résistances à gérer les conflits qui surviennent, mais qui sont résolus à travers une intense catharsis psycholytique. Une telle expérience peut être appelée "bad trip" les observateurs extérieurs, mais qui est souvent une expérience illuminatrice et révélatrice pour celui qui la vit. L’expérience produit les mêmes réactions que celles des thérapies LSD de Grof: un passage en enfer avant une réintégration de la personnalité à un niveau plus élevé de conscience.

POPULARISATION : LES CUEILLEURS HIPPIES

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Dans le temps, le seul moyen de se procurer des champignons magiques - sans aller au Mexique - était de se rendre dans un champ à l'aspect propice avec un cueilleur expérimenté pour qu'il vous montre quoi ramasser. En Europe, ce qu'il fallait ramasser était le petit mais puissant Psilocybe semilanceata, connu au Royaume-Uni sous le nom de Liberty Caps (à cause de la ressemblance de leur chapeau avec le bonnet phrygien des révolutionnaires français). Il a fallu attendre 1963 pour que Albert Hofman et R. Heim prouvent que P. semilanceata contient de la psilocybine, comme les champignons mexicains.

Les Liberty Cap se sont bien vite imposées comme l'espèce psychotrope la plus populaire en Europe, et peut-être même dans le monde. Ils poussent jusqu’à 1500 mètres d'altitude de la Finlande et la Scandinavie jusqu'à l'Europe de l'Est, les Îles Britanniques, l'Italie et l'Espagne. Ils sont facile à reconnaître, sans avoir besoin d'une inspection au microscope, grâce à leur tête en forme de cloche.

L'espèce prospère le plus dans les pâtures humides entourées de forêt, arrivant à maturité de fin Septembre jusqu'en Octobre, préférant un sol acide et un terrain herbeux, se développant en petits groupes. Des excréments d'animaux sont souvent retrouvés à proximité, mais ils ne poussent pas directement dessus, pas plus qu'ils ne poussent sur un terrain où un engrais artificiel a été utilisé.

Bien que la psilocine et la psilocybine soient considérés comme des drogues de classe A par la Loi sur l'Abus des Drogues de 1971 (adopté pour se conformer à la convention de 1971 des nations Unies sur les substances psychotropes), la récolte et la possession de champignons n'a jamais été un crime. Le milieu hippie était suffisamment petit et discret pour que l'usage moderne des champignons se répande de bouche à oreille.

LA FIN DE L'ÂGE D'OR

Les champignons ont été portés à l'attention du public en 1976 par le Juge Blomefield de la Haute Court a délivré un verdict de non culpabilité à un homme arrêté pour la possession de champignons frais. La court a statué que les champignons séchés ou altérés par la main de l'homme étaient une drogue de classe A, mais le Juge Blomefield a déclaré "la psylocybine est un produit chimique, et les champignons sont des champignons".

En septembre de la même année, le New Scientist publiait la première mention des champignons magiques dans un journal scientifique européen et en 1978, les chercheur C. Hyde a rapporté des cas d'intoxication volontaire, notant que l'usage des champignons était "bien connu dans la sous-culture hippie de Manchester".

D'autres contre-cultures hippies en Europe continentale se sont vite emparées de ce cadeau de la nature gratuit, éco-conscient pour leur propre intoxication volontaire. Mais l'usage des champignons n'a jamais dépassé le cadre d'une minorité et est resté le même depuis les années 50 à 90.

L'ÈRE MODERNE - CULTURE ET PROHIBITION

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Les choses sont demeurées en l'état jusqu'au milieu des années 1990 quand des méthodes de production en masse de différentes variétés du Psilocybe cubensis mexicains fiables et viables économiquement viables ont été développées aux Pays-Bas.

Peut-être en raison de la difficulté à trouver des champignons dans les champs hollandais intensivement cultivés et fertilisés, mais surtout grâce à l'expertise dans le marché du jardinage et de la culture des champignons, les Pays-Bas sont devenus le centre d'un nouveau marché pour les champignons mexicains frais.

Commençant à Amsterdam, des ‘psychedelicatessens’ ou headshops ont commencé à avoir en stock une grande variété de champignons cultivés : des mexicains, des hawaïens, et plus tard de la pierre philosophale, qui pousse sous les espèces P. tampanensis. Pour un temps, ils s'en sont tirés sans mal, en s'enregistrant comme des magasins verts sujets aux lois sur les légumes frais, et un marché à l'export s'est vite développé, surtout vers le Royaume-Uni.

Au pic du boom des champignons au début des années 200, les Pays-Bas comptaient 120 à 150 magasins vendant des champignons, dont la moitié sur Amsterdam. Le Royaume-Uni avait 300 stands de marché et magasins vendant des champignons. Mais la presse à scandale a bientôt diffusé des histoires effrayantes. Des adolescents stupides se sont attirés des ennuis et voilà, fin du jeu.

Un par un, les pays de l'UE ont commencé à interdire la vente et la culture ainsi que la cueillette de champignons magiques : le Danemark (2001°, les Pays-Pas (2002), l'Allemagne, l'Estonie, le Royaume-Uni (2005) et l'Irlande (2006). Le Japon, qui possède une histoire unique avec une spiritualité Shinto influencée par les champignons, les as aussi interdits (2002). Dans certains territoires, il est toujours ok de vendre des truffes magiques fraîches (scerotia) et d'acheter et d'utiliser des kits de croissance de champignons. 

SANTÉ

Les champignons à psilocybine sont peu toxiques, des expériences dans les années 1950 sur des souris ont révélé que l'injection de jusqu'à 200 mg de psilocybin par kg de masse corporelle n'avait pas d'effet mortel. Le LD50 est de 280mg/kg de masse corporelle, alors que les effets apparaissent chez l'homme dès 0,02mg/kg. Pour ressentir un quelconque effet toxique, il vous faudrait manger votre propre poids en champignons, d'après le chercheur Jonathan Ott.

Pour ce qui est des problèmes mentaux, le pionner du psychédélisme Stanislav Grof n'a rencontré que deux épisodes psychotiques en plus de 3 000 sessions, avec un retour à la normale en quelques jours. Oui, il peut y avoir et il y a des problèmes existentiels créés par la nouveauté de l'expérience que l'usage de champignons provoque, mais c'est précisément cet effet catalytique qui est recherché des utilisateurs.

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LA VRAIE MENACE DES CHAMPIGNONS MAGIQUES

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Beaucoup pensent que le problème avec les champignons magiques d'un point de vue des autorités n'est pas un problème de santé publique mais plutôt le contenu de l'expérience mystique qui est en désaccord avec les concepts religieux et séculiers de la pensée occidentale traditionnelle. En outre, les expériences mystiques débouchent souvent sur des attitudes qui menacent l'autorité, non seulement celle des églises établies, mais aussi celle de la société temporelle.

"Libre de la peur de la mort et exempt d'ambition terrestre", a dit le pionnier psychédélique Alan Watts il y a 40 ans, "est celui qui a vécu une expérience mystique, il est imperméable aux menaces et aux promesses. De plus, son sens de la relativité du bien et du mal éveille les soupçons sur son manque supposé de conscience et de respect de la loi".

Ayant lieu dans tout le monde occidental, l'explosion de l'intérêt pour le Yoga, le Vedanta, le Bouddhisme Zen et le mysticisme chimique des drogues psychédéliques pousse Watt à croire que "toute la sous-culture branchée, malgré les errements de certaines de ses manifestations, est l'effort sincère et responsable des jeunes gens pour corriger la trajectoire auto-destructrice de la civilisation industrielle." Mais bien sûr, ceux qui tiennent les commandes de cette civilisation industrielle ne veulent pas voir sa trajectoire corrigée, donc ils préfèrent bannir avec facilité l'usage des champignons.

PROMESSE POUR LE FUTUR

La Psilocybine, la Mescaline et le LSD ont été autrefois une partie respectable de la vie intellectuelle de la classe supérieure, des anthropologues et des scientifiques, des artistes et des écrivains comme Aldous Huxley et Timothy Leary ont écrit des rapports enthousiastes sur le potentiel merveilleux de ces voyages psychédéliques, les média ont présenté d'un œil bienveillant ces nouvelles merveilles.

Mais les années 60 ont succédé aux années 50 et les psychédéliques ont joué un rôle clé dans le mouvement environnementaliste et l'opposition aux conséquence de la croissance économique, dans le féminisme moderne et l'opposition massive à la guerre en Asie du Sud Est.

Les intellectuels ont vu leurs outils d'exploration de l'esprit de d'auto-réalisation être utilisés presque de manière anodine dans des concerts de rock par quiconque le voulait, des Hell's Angels et des Peacniks, des étudiants et des businessmans. Les gouvernements ont alors interdit l'usage des substances psychédéliques dans tous les contextes, dans la rue comme à l'université.

"Ce serait une vraie tragédie si les recherches sur ces substances fascinantes", a dit David Nichols de la Purdue University Medicinal Chemistry, "qui se rapportent au processus du rêve, de la conscience, de la révélation spirituelle, et du moyen de perception de l'environnement qui nous entoure et notre existence même, la question de base 'Qui est l'homme ?' devaient s'éteindre complètement. Ces faits devraient à eux seuls stimuler la recherche, et pousser la psychologie, la chimie et tous les champs concernés à collaborer. "

LES CHAMPIGNONS MAGIQUES COMME OUTIL DU SACRÉ

Quelles qu'en soient les raisons, il s'est produit des signes positifs de changement 20 ans après. Le champ de la recherche académique a frémi d'activité, avec des licences accordées pour travailler sur l'ecstasy, la psilocybine, l'ayahuasca et la substance psychédélique africaine Ibogaine, à un point tel qu'on a parlé de renouveau enthéogénique.

La prise de conscience du public pour les champignons a considérablement augmenté dans les années 1990. Terrence McKenna est probablement l'une des plus responsables de cet intérêt avec ses idées “Food of the Gods” (La nourriture des Dieux), faisant la connexion entre les anciennes tribus pour qui les champignons étaient essentiels à leur existence nomade et les tribus modernes de ravers, éco-activistes et chamans urbains.

La séparation entre la recherche académique "sérieuse" et l'usage du public créé par la Federal Drug Administration des USA dans les années 70 est en train de se combler, en partie grâce à la reconnaissance graduelle de la valeur pratique et théorique de la recherche non-officielle.

La neuroscience conventionnelle, avec le développement de scanners, sondes de plus en plus sophistiquées, est en train de commencé à découvrir combien de drogues ou substances similaires sont présentes naturellement dans le cerveau. En fait, les outils "drogue" sont une autre pièce importante dans le puzzle de l'esprit qui a occupé des scientifiques et des philosophes pendant des siècles, et beaucoup de chercheurs en sont conscients, certains se servant même de ces "outils" particuliers.

LES CHAMPIGNONS MAGIQUES ET L'ESPRIT DE GAÏA

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Laissons le mot de la fin sur le potentiel des champignons à Paul Stamets, probablement l'un des plus grands mycologistes de notre temps. "Couvrant la plupart des terres émergées de notre planètes, et flottant sur les océans, il y a des masses immenses de filaments de cellules vivantes de Fungi, un règne de vie entier à peine exploré".

"Plus d'un mile de ces filaments (appelés mycelia) peut s'infiltrer dans un puce cubique de sol. Les tapis fongiques ont été identifiés comme les entités biologiques les plus larges de la Terre, avec des tapis individuels couvrant plus de 20 00 acres. En pleine croissance, un tapis peut grandir de deux pouces par jour. Chaque once de sol de forêt contient des milliers d'espèces de fungi. On estime le nombre d'espèce à 6 millions, avec un nombre d'espèces cataloguées de seulement 50 000."

Avec leur interconnections denses, Stammets croit que le mycelia est "l'internet naturel de la Terre, le câblage essentiel de la conscience de Gaïa". Voilà de quoi vous faire réfléchir lors de votre prochain voyage !

Adam Parsons
Adam Parsons
Journaliste, auteur et rédacteur professionnel spécialisé dans le cannabis, Adam Parsons est un membre de Zamnesia depuis un certain temps. Chargé de couvrir un large éventail de sujets allant du CBD aux psychédéliques et tout ce qu’il y a entre les deux, Adam crée des articles de blog, des guides et explore une gamme toujours plus importante de produits.
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