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Le Rôle De La Génétique Dans L'Intensité Des Effets Du Cannabis
6 min

Le Rôle De La Génétique Dans L'Intensité Des Effets Du Cannabis

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De la tolérance au cannabis jusqu’à… l’ADN ? La recherche met sous les projecteurs les complexes facteurs génétiques qui influence les effets du cannabis.

Tu sens quelque chose ? Une question classique dont le nombre de réponses complexe dépasse ce que vous pouvez croire.

Le cannabis nous affecte de diverses manières. Il peut nous aider à nous détendre, nous donner un coup de fouet, et même alléger les symptômes de certaines maladies chroniques. D’une personne à l’autre, notre relation avec le cannabis est aussi différente que nous le sommes. Deux personnes qui fument la même variété peuvent tout de même vivre une expérience très différente. La question est : pourquoi ?

La manière dont le cannabis nous affecte peut-être influencé par un tas de facteurs. De récentes recherches montrent que la plupart semblent être génétiques.

LES FACTEURS COMMUNS QUI AFFECTENT LE HIGH

Premièrement, commençons par le commencement, nous nous plongerons ensuite plus en détail sur les aspects plus techniques. Vous vous demandez pourquoi votre pote a plané comme jamais hier soir et que vous n’avez presque rien senti ? Un (ou plus) de ces facteurs en est peut-être la cause.

LA TOLÉRANCE

LA TOLÉRANCE

Ah… la tolérance. Cette ombre ennuyante qui n’a de cesse de vous suivre, attendant patiemment de ruiner votre high. Si vous êtes un fumeur régulier, on peut parier que vous grognez déjà. Si vous êtes toujours dans l’ombre, laissez-nous vous éclairer sur ce problème épineux du cannabis.

Lorsque l’on consomme du cannabis régulièrement, notre corps commence à s’y « habituer ». On finit par avoir besoin de plus pour ressentir les mêmes effets. Dans le cas du cannabis, cela devient ennuyeux, mais pas dangereux.

Si vous avez l’impression que votre tolérance grimpe, vous devriez faire une pause. Des études ont montré que se tenir loin du cannabis juste pour quelques jours suffisait à faire baisser votre tolérance.

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Il y a aussi d’autres choses qui peuvent affecter votre expérience du cannabis. Si vous essayez de comprendre pourquoi vous vous sentez un peu en décalage (ou si vous ne sentez simplement rien), voici quelques questions à vous poser :

AVEZ-VOUS MANGÉ RÉCEMMENT ?

AVEZ-VOUS MANGÉ RÉCEMMENT ?

Si vous planez, mais que vous n’avez rien mangé de la journée, alors vous pourrez avoir des vertiges ou de l’anxiété. C’est particulièrement le cas lors de consommation de comestibles.

Le fait d’avoir mangé récemment affecte la manière dont votre corps absorbe le THC et le CBD. La recherche a prouvé que de consommer en ayant le ventre vide peut faire sentir les effets du cannabis plus rapidement, mais de manière plus courte, moins puissante et moins stable.

Afin de minimiser les effets désagréables, suivez ce conseil : à consommer en mangeant. Et non, le « brownie » des brownies au cannabis n’est pas suffisant.

QU’AVEZ-VOUS PRIS D’AUTRE ?

QU’AVEZ-VOUS PRIS D’AUTRE ?

Mélanger les substances peut être risqué, et non recommandé. Cela s’applique aux médicaments sur ordonnance ou non, ainsi qu’à l’alcool et autre drogues récréatives. Cela dit, ce n’est pas nécessairement mauvais de consommer du cannabis en plus d’autres médicaments. Soyez simplement bien informé à propos de la salubrité et des potentiels interactions. Votre pharmacien peut être de très bon conseil.

Bon, nous sommes tous adultes, et ce que vous ingérer ne regarde que vous. Mais si la weed vous fait vous sentir un peu mal, prenez en compte le fait que les autres choses que vous aurez consommé peuvent rentrer en jeu.

ÊTES-VOUS STRESSÉ ?

ÊTES-VOUS STRESSÉ ?

Si vous avez récemment été stressé, alors le cannabis peut vous aider à vous détendre et calmer votre anxiété. Cependant, consommez-le avec précaution, car la lame peut-être à double tranchant.

Selon votre niveau de stress général, vous pourrez vous retrouver anxieux et paranoïaque. Donc, si votre patron ne vous lâche pas ou que vous essayez une nouvelle variété, soyez malin, allez-y doucement, au moins jusqu’à savoir comment elle vous affecte.

Si vous avez l’impression que ça tourne mal fréquemment, alors cela pourrait être plus que du stress. En effet, cela pourrait venir de votre ADN. Des chercheurs au Royaume-Uni ont identifié des gènes qui pourrait augmenter la susceptibilité des distorsions visuelles, de la paranoïa et des psychoses induites par le cannabis.

Ce qui nous amène au…

RÔLE DE L’ADN RÉCEMMENT DÉCOUVERT

RÔLE DE L’ADN RÉCEMMENT DÉCOUVERT

Le corps humain est une machine sublime et complexe. De la couleur de nos yeux, à nos préférences alimentaires ou notre susceptibilité à souffrir ou résister à certaines maladies, notre ADN trace un profil génétique unique.

Et il se trouve que les effets du cannabis sont aussi influencés par ces chaînons de constructions biologiques. De récentes recherches indiquent que vos gènes pourraient jouer un rôle significatif dans la manière dont le cannabis nous affecte. Notamment, ses effets peuvent être aussi variés que nous pouvons l’être.

L’ADN ET LE SYSTÈME ENDOCANNABINOÏDE

L’ADN ET LE SYSTÈME ENDOCANNABINOÏDE

La principale manière dont le cannabis agit sur notre corps, c’est via le système endocannabinoïde. Ce système comporte deux composants principaux : des neurotransmetteurs appelés endocannabinoïdes, et des récepteurs qui les adorent.

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Ces récepteurs se trouvent dans les cellules au sein de nos corps, c’est pour cela que le cannabis influence notre système biologique de multiples manières. Les phytocannabinoïdes tels que le THC et le CBD sont des composants du cannabis qui se lient à ces récepteurs. Ils imitent les endocannabinoïdes naturellement produits par notre corps.

Les récepteurs CB1 et CB2 sont les deux facteurs primordiaux du système endocannabinoïde. Le THC active principalement le CB1, provoquant un high. Cette interaction peut aussi stimuler l’appétit, réduire la douleur et soulager des nausées. Le CBD quant à lui, fonctionne d’une manière moins directe et montre un potentiel dans le traitement de l’anxiété, de certaines formes d’épilepsie et de maladies auto-immunes.

Alors qu’est-ce que cela a à voir avec notre ADN ?

LES VARIATIONS DANS LE CB1 ET LE CB2

LES VARIATIONS DANS LE CB1 ET LE CB2

Les sites récepteurs dont nous avons parlé sont principalement des protéines encodées dans notre génome. Tout comme pour la couleur de yeux, des mutations dans ce code peuvent produire différents résultats. Les variations de notre ADN peuvent résulter en des protéines qui fonctionnent différemment.

Jusqu’alors, les scientifiques ont identifié 15 variations dans le récepteur protéine CB1 chez l’humain, et 7 mutations pour le CB2. Certaines de ces variations peuvent affecter notre sensibilité au TC et autre composant du cannabis. Le FAAH est une autre enzyme clé qui décompose les molécules endocannabinoïdes. Il existe 11 mutations du gène FAAH humain qui peuvent affecter notre système gère le cannabis.

Le fait est que, si vous êtes ce genre de personne qui plane toujours beaucoup trop, ne soyez pas gêné. Ce n’est pas votre faute, c’est simplement dans vos gènes !

LES MUTATIONS DU FOIE

LES MUTATIONS DU FOIE

Le foie est responsable de la décomposition d’un tas de substances qui pénètre corps, y compris du cannabis. C’est particulièrement le cas en termes de consommation orale. Si vous êtes un adepte des produits comestibles, prenez des notes.

Les enzymes clés dans le foie sont responsables de la métabolisation du THC. Le schéma directeur pour ces enzymes est un gène avec plus de 50 variations connues—il s’appelle CYP2C9. Non, ce n’est pas un droïde du dernier film de la saga Star Wars. Oui, vous pouvez savoir quelle variante vous portez avec un kit de test génétique à domicile !

Si vous avez la variante du CYP2C9*3, qui est courante chez les personnes d’ascendance européenne, vous pourriez métaboliser le THC plus lentement. Cela signifie que le cannabis pourrait vous faire planer plus longtemps. Une étude scientifique  s’est spécifiquement penchée sur cette question. Les chercheurs ont constaté que les participants avec deux copies de cette variante avaient des niveaux de THC trois fois plus élevés que ceux sans cette mutation.

D’AUTRES GÈNES DANS LE PATRIMOINE

D’AUTRES GÈNES DANS LE PATRIMOINE

En matière de cannabis, des variations inconnues du génome humain pourraient influencer la manière dont nous ressentons les effets et leur intensité ! Aussi fascinantes que ces révélations puissent paraître, la recherche est toujours en cours. Nous travaillons toujours à comprendre l’implication de ces nouvelles découvertes. Peut-être qu’un jour, un simple frottis buccal permettra de connaître son profil génétique en rapport au cannabis. Malheureusement, nous n’en sommes pas là.

Cela dit, un élément clé à retenir est clair : nous sommes tous différents. Le cannabis influence notre corps de manière unique et complexe. Heureusement, plus nous en apprenons, plus nous sommes capables. La recherche scientifique peut être un outil incroyable pour mieux comprendre. Avec l’expérience personnelle, elle peut nous aider à consommer le cannabis de la manière qui convient le mieux à chacun d’entre nous.

C’est pour cela qu’il nous faut être compréhensif. La compassion et le partage de connaissance sont des points essentiels du code du stoner. Si votre ami panique alors que vous êtes en pleine détente, ne levez pas les yeux au ciel : c’est probablement génétique !

Steven Voser
Steven Voser
Steven Voser est un journaliste indépendant spécialisé dans le cannabis. Il a plus de six ans d’expérience dans la rédaction d’articles sur tout ce qui touche au cannabis?: comment la cultiver, comment en profiter au mieux, l’essor de l'industrie et le climat juridique en zone grise qui l’entoure.
Références
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  • D'Souza DC, Cortes-Briones JA, Ranganathan M, Thurnauer H, Creatura G, Surti T, Planeta B, Neumeister A, Pittman B, Normandin M, Kapinos M, Ropchan J, Huang Y, Carson RE, & Skosnik PD. (01/01/2016). Rapid Changes in CB1 Receptor Availability in Cannabis Dependent Males after Abstinence from Cannabis. - PubMed - NCBI - https://www.ncbi.nlm.nih.gov
  • Sachse-Seeboth C, Pfeil J, Sehrt D, Meineke I, Tzvetkov M, Bruns E, Poser W, Vormfelde SV, & Brockmöller J. (2009 Mar). Interindividual variation in the pharmacokinetics of Delta9-tetrahydrocannabinol as related to genetic polymorphisms in CYP2C9. - PubMed - NCBI - https://www.ncbi.nlm.nih.gov
  • Stott CG, White L, Wright S, Wilbraham D, & Guy GW. (2013 Apr). A phase I study to assess the effect of food on the single dose bioavailability of the THC/CBD oromucosal spray. - PubMed - NCBI - https://www.ncbi.nlm.nih.gov
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